Ice Ice Baby

El Calafate et le Glaciarium : prélude glacé avant le glacier

Date du séjour : 24 – 25 septembre 2014

Après une émouvante immersion auprès des baleines, manchots, dauphins, éléphants de mer de la péninsule Valdès, mon séjour en Patagonie se poursuit vers l’un des sites mythiques de l’Argentine : le glacier Perito Moreno situé près de la ville de El Calafate.

Me voilà repartie pour un trajet de bus qui allait battre mes records de distance et d’heures de voyages : depuis Puerto Madryn, j’embarque dans l’un des très confortables bus de la compagnie Andesmar pour parcourir 1230 km jusqu’à Rio Gallegos, soit 18 heures de bus ! Rio Gallegos est la dernière grande ville argentine avant d’arriver en terre de feu. Je n’irai cependant pas jusqu’à Ushuaïa (plein sud argentin) mais bifurque à l’ouest pour 4 heures de bus supplémentaires (300 km) après un arrêt de 2 heures à Rio Gallegos. Bien que très impressionnant en nombre d’heures de trajet, je recommande de voyager avec les bus argentins dont le confort a une réputation mondiale entièrement justifiée : siège couchette en cuir, repas servis à bord, wifi, TV, toilettes à bord. Pas mal de bus partent vers 13h de Puerto Madryn,  avec une arrivée à 7h du matin à Rio Gallegos après une bonne nuit de sommeil et une arrivée finale à El Calafate pour midi. Comme je l’ai écrit dans un précédent article, c’est l’équivalent d’une classe affaires en avion point de vue confort, à un prix défiant toute concurrence…

L’arrivée à El Calafate est assez éblouissante quand on voit surgir un lac bleu glacé au pied de montagnes enneigées !

La ville de El Calafate est charmante, avec de jolies maisons colorées. Je me suis installée dans une auberge de jeunesse qui surplombait la ville avec une superbe vue sur le lac et les montagnes et me suis renseignée sur les excursions au Perito Moreno en réservant un tour organisé pour le lendemain.

Après un peu de repos, je me suis rendue en fin de journée au Glaciarium, le musée de la glace et son fameux « Ice Bar », un bon prélude au Perito Merino tout en prenant un apéro « on the rocks »…

J’aime beaucoup cet outil de prévision météorologique plein de bon sens… et d’humour ! KISS (keep it simple, stupid):

Une fois bien emmitouflés, les visiteurs sont invités à découvrir le Ice Bar avec une durée limitée à 30 minutes : J’immortalise ces instants « givrés » avec quelques clichés :

Si le Ice Bar vous permet de vivre un instant un peu ‘frappé’, le musée de la glace vous permet de dégivrer vos neurones et d’apprendre plein de choses intéressantes sur les glaciers et la glace de manière générale.

Pourquoi chaque flocon est-il unique ?

…nature is full of genius, full of divinity, so that not a snowflake escapes its fashioning hand.

-Henry David Thoreau (1817-1862), American philosopher and naturalist

Les flocons de neige présentent une incroyable variété de formes (aiguilles, étoiles, colonnes, plaquettes, dendrites, boutons de manchette, cristaux irréguliers) et de tailles, dictées par les conditions météorologiques. Mais quel que soit leur aspect, les cristaux ont tous une symétrie hexagonale. Si vous voulez en savoir plus sur ces véritables oeuvres d’art de la nature, pleines de mystères, je vous invite à lire cet article.

Pourquoi un glacier est-il bleu ?

Pourquoi en effet un glacier apparaît-il de couleur bleue alors qu’il est constitué d’eau et que celle-ci est transparente ?

Et bien, alors que la lumière solaire peut paraître blanche, elle est constituée de toutes les couleurs du spectre chromatique. Or, la lumière bleue a plus d’énergie que le jaune et le rouge. Les photons bleus peuvent donc pénétrer davantage dans la glace que les autres couleurs…

Plus la lumière traverse profondément, plus le bleu s’intensifie, ce qui explique pourquoi nous pouvons découvrir autant de nuances de bleu, turquoise, indigo dans les crevasses, icebergs, etc.

C’est justement ce que je vous propose d’observer dans mon prochain billet, à la découverte des fabuleuses nuances du Perito Moreno, l’un des glaciers les plus célèbres du monde ! Accrochez vos crampons…

 

Va, vis et apprends…

…A choisir un bus !

« Live and learn » me dit ma voisine de bus. C’est exactement ça. Et puis c’est mieux que « live and let die ». Elle-même, qui a pourtant apparemment l’habitude de prendre des bus de nuit en Thailande, est surprise et déçue. Elle regrette fortement d’être passée par une agence pour prendre son ticket. Elle m’avait dit avant qu’on ne rentre dans le bus que ce serait tout confort, « VIP » et avec possibilité d’acheter snacks et boissons.

Notre bus semble dater des années 60, va à peu près à la même allure que son année de naissance – ce qui semble plus prudent vu l’état des amortisseurs et les couinements que l’on entend. Et contrairement aux bus de nuits de confort « normal », la clim est capricieuse et ils ne vendent pas de nourriture et de boissons. Cela tombe mal car le sandwich thon avocat, que j’avais commandé cet fin d’après-midi près du marché de Chiang Mai en prévision de mon dîner dans le bus, est en fait un énorme avocat recouvert de mayo au thon qui s’est déversé dans mon sac plastique et embaume le bus. En compétition avec la citronnelle que vient de dégainer une autre passagère. Je pensais par ailleurs acheter de l’eau à la station et je n’ai pas eu le temps, le tuk tuk récupérant les passagers à leur hôtel ayant pris du retard. Nous avons été fortement invités à nous ruer vers le bus dès notre arrivée à la station.

Je sens que les 10 heures de bus vont être une sacrée expérience… Et c’est une estimation optimiste (les 10 heures et la sacrée expérience).
En tout cas, elles m’inspirent : j’écris ce billet sur la fonction Notes de mon smartphone. C’est une première.

En effet, la tablette PC, que j’ai mis deux mois à choisir après moult comparatifs, a de gros bugs. L’un d’eux est qu’elle ne se recharge plus. L’Asus T100 semblait pourtant correspondre idéalement à mes critères de poids, de prix, d’autonomie, port USB et environnement Windows pour gérer mes photos. En fait je n’ai eu que des soucis et ce, peu de temps après les premières semaines d’utilisation mais j’étais déjà en vadrouille. J’ai lu depuis sur des forums que d’autres clients ont les mêmes ennuis que moi. Il doit y avoir des défauts de fabrication. Amazon m’a promis que je pourrais la retourner et serai remboursée en faisant jouer la garantie. Je n’y manquerai pas dès mon retour en France… Bravo d’ailleurs au service client d’Amazon qui a été remarquable en support et réactivité. Ce niveau de service est suffisamment rare en France pour le souligner.

Mais pour en revenir au principal sujet de ce billet :

Leçon nº 1 : 
Ne pas passer par une agence et acheter son billet directement à la station de bus.

Leçon nº 2 : 
Prendre beaucoup de marge si l’on veut acheter des billets de train couchette Chiang Mai-Bangkok. Je m’y suis prise 4 jours à l’avance et c’était déjà complet. D’où le plan B avec le bus. C’est le cas de le dire.

Leçon nº 3 :
Bus thailandeNe pas regarder la route si vous voulez dormir. D’ailleurs, je vais immédiatement fermer le rideau (d’un bleu franc brillant qui ressort superbement sur les fleurs rouges et vertes psychédéliques des sièges).

En fait, je viens de les rouvrir étant donné le bruit que vient de faire l’embrayage. Je voudrais pouvoir enregistrer le son pour vous le faire écouter : un peu comme un disque scratché par un (mauvais) DJ pendant plusieurs secondes. Quant aux sensations, imaginez une balade à dos d’éléphant, ou de dromadaire. Ou encore une balade en bateau par houle moyenne (sans avoir pris de Mercalm).

Est-il normal que nous fassions du 30 à l’heure sur la Nationale et que toutes les autres voitures, les bus et même les scooters nous doublent à grande vitesse ?

Leçon nº4 :
Ne pas trop se poser de questions. Par exemple, ne pas se dire  » la montée était en fait plus apaisante que les descentes où l’on prend certes de la vitesse mais quant est-il de l’état des freins ? Datent-ils eux aussi des années 60 ? »

Leçon nº5 :
Relativiser. Ne pas perdre son sens de l’humour. Se concentrer sur le petit ° des « n° » et se mettre à méditer tout comme ces nombreux moines bouddhistes que j’ai croisés à Chiang Mai.
Je pense, je sais, que je vais en voir d’autres durant mes quelques mois de pérégrinations… Les autres passagers ne semblent pas aussi inquiets que moi, enfin pas tous. Surtout ceux qui ont 19 ans. Mais la jeune femme à ma gauche semble prête à déchirer le rideau bleu flamboyant tellement son poing s’est serré autour de lui. Peut-être devrais-je lui conseiller d’écrire un article pour se détendre ?

Allez, plus que 9 heures de route. Rendez-vous demain matin si vous le voulez bien (Inch Allah).

*   *   *   INTERMEDE SUSPENSE   *   *   *

bus thailande 2

5h30 du matin, soit effectivement 9 heures plus tard, nous sommes réveillés par les néons qui se rallument et le cri du chauffeur pour l’arrêt « Bangkok ».

Des chauffeurs de taxis nous alpaguent à la sortie. Aucun ne veut fonctionner avec le compteur (« Meter ») et cela sent l’arnaque à plein nez. Je marche 5 minutes et trouve un « Taxi Meter » un peu plus loin qui me conduit vers Silom où j’ai réservé ma chambre d’hôtel. Petite frayeur en arrivant : la réception semble fermée. Il y a une sonnette et le gardien vient m’ouvrir. Très bonne surprise : ma chambre est prête, et en plus propre et tout à fait correcte pour le tarif. Je vais pouvoir prendre une bonne douche et terminer ma nuit…